Critique

Into the Dead 2

Développeur : Versus Evil Éditeur : PikPok – Date de Sortie : 25 Octobre 2019 – Prix : 35 €

Succès sur Smartphone et Tablettes avant d’arriver sur Nintendo Switch, Into the Dead propose un gameplay original basé sur un personnage courant toujours devant lui, deux armes à la main, quelques grenades dans la poche et proposant au joueur de contrôler ses tirs et ses directions droite et gauche. Tout cela, évidemment, à la première personne. Efficace en terme de tension en zone ennemie zombie, mais aussi et surtout dans son évolution des mécaniques de gameplay, Into the Dead premier du nom se devait de débarquer avec toujours plus d’idées dans un second opus qui fait son entrée sur consoles de salon.

Zombieland

Pas de chance : la recette est la même, en plus beau, mais aussi en plus creux. Basé sur un scénario vu et revu d’un père de famille devant retrouver sa fille en territoire zombie, Into the Dead 2 donnera de quoi passer dix bonnes heures devant son écran à tirer sur les zombies pendant les 60 missions de l’histoire principale.

Chaque niveau doit être terminé pour obtenir une étoile, utile pour débloquer de nouvelles armes et des compagnons, des chiens, loups et rapidement tigres de combat qui vous aideront sur le terrain. Ces étoiles peuvent aussi être obtenues en réalisant les objectifs secondaires de chaque niveau. Aussi, chaque chapitre d’une dizaine de niveaux comporte plusieurs paliers d’étoiles nous récompensant d’un peu d’or et de nouveau contenu à équiper pour mieux se battre.

Transfuge du smartphone, l’argent à débloquer est très rare et c’est le seul moyen qu’a le joueur d’acheter les armes débloquées et de les améliorer. Inutile de vous dire que vous risquez de garder les mêmes armes bien évoluées tout au long du jeu plutôt que d’explorer les possibilités de baston offertes par des arcs, des mitraillettes bien plus puissantes ou quelques fusils d’assaut qui semblent amusants à utiliser mais aussi, trop inaccessible pour qui ne passera pas énorme ment de temps à recommencer les niveaux plusieurs fois.

C’est un vrai souci quand on sait que déjà, finir un niveau est un défi. Le jeu n’est pas dur mais ultra punitif, ce qu’on ne lui reproche pas, par ailleurs, tant cela sied bien à l’univers zombie. Dans chaque niveau, vous pourrez vous faire attraper une seule fois par un zombie quelconque : en pianotant la touche liée à votre couteau, vous pourrez vous débarrasser de votre agresseur et continuer votre route jusqu’à la fin de la course. Si vous vous faites toucher une seconde fois, c’est Game Over et il faut recommencer. Cela ne plaira pas à tout le monde.

Into the Dead 2 perd beaucoup du charme du premier opus. Il est trop long de débloquer de nouvelles armes et compagnons, les niveaux se répètent beaucoup trop visuellement et le rythme est haché en plus d’être soutenu maladroitement par un scénario très bas de gamme.

En plus de missions de défi proposant de cartonner du zombie jusqu’à la mort avec une même arme, Into the Dead 2 propose aussi de débloquer plusieurs scénarios annexes très différents visuellement. Mais croyez-le ou non : c’est complètement bugué au point de trouver dans ces missions des lignes droites sans aucun zombie. On s’y ennuie ferme et du coup, difficile d’en atteindre le bout. Surtout qu’encore une fois, le scénario est très bas de gamme.

Qui est-ce qu'on appelle ? Quelqu'un d'autre !

Deux gros DLC sont sortis en même temps que le jeu sur Nintendo Switch et leur principle d’accès est complètement honteux : le jeu vous demande de terminer 45 missions du scénario principal pour jouer au scénario « Night of the Living Dead » tiré de l’univers de Romero. Mais surtout, il vous faudra terminer le jeu si vous voulez vous lancer dans l’aventure « Ghostbusters ».

Ces missions annexes n’ont heureusement pas le soucis des bugs d’absence d’ennemi des annexes classiques. Néanmoins, si les filtres visuels fonctionnent très bien, il est difficile de s’extasier devant les idées de renouvellement des niveaux et les nouveaux environnements après avoir fait plus de 60 missions pour en arriver là. C’est vraiment dommage car ces DLC ont vraiment bénéficié d’un soin particulier.

On retiendra ce DLC Ghostbusters qui veut vraiment bien faire : courir dans un parc en désintégrant du fantôme pendant que le copain « Slimer » fait trébucher les ennemis et viens vous lécher l’écran, avec les trois autres chasseurs de fantômes qui courent avec vous, ça a son charme ! Mention spéciale aussi pour l’univers qui tente des choses : on a le droit à des voix un peu ratées, mais des visuels originaux ou les Ghosbusters sont beaucoup plus musclés et « réalistes » tout en ayant le look de la série d’animation « The Real Ghostbusters » (mention spéciale pour Egon que les fans du dessin-animé reconnaitrons).

Laissant toutes ses idées nouvelles qui fonctionnent dans son premier opus, ce second jeu se fait encore plus répétitif et punitif dans sa façon de laisser le joueur débloquer des armes et du contenu. Ajoutez à cela un scénario principal vraiment sans âme et ennuyant ainsi que des bugs dans les missions annexes et vous aurez le droit d'être aussi déçus que nous à la découverte de ce Into the Dead 2. Les DLC Romero & Ghostbusters (vendus séparement à 5€ chacun) auraient vraiment pu sauver la donne, s’ils étaient disponibles dès le lancement du jeu et ne demandaient pas de le finir entièrement pour y mettre les pieds.

Image de SkyWilly

SkyWilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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