Critique

The Eternal Cylinder

Howler
Publié le 10 novembre 2022

Développeur

ACE Team

Éditeur

Good Shepherd Entertainment

Date de Sortie

13 octobre 2022 (Console)

Prix de lancement

13,99€

Testé sur

Xbox Series X

Imaginez deux secondes que votre vie entière soit dirigée par un cylindre gigantesque qui aplatit tout sur son passage, laissant derrière lui qu’une surface plate, aride et sans âme. Ce fantastique programme, c’est évidemment une allusion à la société, parce qu’on vit dans une saucisse cylindrique. Mais c’est aussi celui de The Eternal Cylinder, un étrange jeu d’aventure développé par la ACE Team (Zeno Clash, Rock of Ages) où la survie et l’adaptation seront le loisir du Trebhum, la curieuse créature que vous contrôlez.

Laissez-moi, je suis dans ma zeno

Je dirais même LES curieuses créatures, car c’est bien en bande organisée que vous allez progresser, au fur et à mesure que vous allez fuir le Cylindre. Le Trebhum semble inoffensif à première vue, il se tient comme un gros ballon de foot sur lequel on aurait mis deux jambes et la trompe d’un bébé éléphant. Mais sa particularité, outre le fait de pouvoir rouler pour se déplacer rapidement, c’est sa faculté d’évolution rapide en environnement hostile : sa trompe lui permet d’aspirer tout ce qu’il trouve pour se sustenter mais certains aliments lui procureront de nouvelles compétences. Des jambes plus grandes pour sauter plus haut, une trompe qui fait un bruit de klaxon pour éloigner les prédateurs, un pelage touffu pour lutter contre le froid mordant, etc. Les évolutions sont multiples et demanderont beaucoup de curiosité et d’expérimentation (allant jusqu’à faire rentrer en collision deux créatures entre elles) pour avoir son Trebhum ultime, prêt à lutter contre toutes formes d’obstacles.

Heureusement pour vous, le Cylindre n’avance pas tout le temps. Vous traverserez des sortes de portails qui serviront de freins pour ce gigantesque rouleau compresseur qui restera votre ennemi principal et le plus dévastateur car vous ne pouvez rien faire contre lui. En revanche, vous pouvez vous adapter et essayer de le dompter, ce sera votre quête principale dans The Eternal Cylinder et il faudra parcourir cet univers que j’ai beaucoup de mal à décrire tellement il sort de l’ordinaire. On y ressent les inspirations de Dali avec ses animaux ou ses plantes aux proportions et courbes démesurées, mais globalement, tout sort d’un cauchemar dont votre cerveau se serait bien passé. Ce n’est pas la première fois que la ACE Team nous dérange avec ses univers, j’ai encore des frissons en pensant à celui de Zeno Clash.

Rolling in the deep

Entre les abrico-dents et les péto-méduses (ce n’est pas leurs vrais noms, c’est juste moi qui ai 4 ans), les créatures étranges sont légions et il faudra se frayer un chemin parmi les agressives et les passives pour récupérer d’autres Trebhums et garder vos capacités d’évolution. En effet, le jeu met rapidement en place des créatures décrites comme des aliens pour ce monde qui viennent briser l’équilibre naturel des choses. Ce sont, au final, celles qui ressemblent le plus à des objets de notre monde, notamment ces montagnes de muscles fusionnées avec une voiture, qui vous feront revenir à l’état de ballon à trompe dès le moment où ses phares vous pointeront. Le parallèle avec la société saucisse continue.

Lors des premières présentations de The Eternal Cylinder, j’avais peur que le jeu se transforme en rogue lite et vous demande de recommencer en boucle, mais celui-ci est un vrai jeu d’exploration et d’aventure, où la mort est signe d’un game over, et avec même, parfois, des inspirations « archéologie alien » similaires à Outer Wild (je vous ai déjà parlé d’Outer Wild ? Jouez à Outer Wild), avec un besoin constant de déchiffrer tout ce qui vous entoure pour progresser (raison pour laquelle je reste très flou sur beaucoup de points du jeu). Les game designers ont quand même été indulgents grâce à l’ajout d’une très séduisante voix off, interprétée par Peter Hayden, un monsieur qui saura vous mettre sur la piste et avec les bonnes intonations ; on vous conseille de tendre l’oreille (et lire les sous-titres attentivement).

The Eternal Cylinder est très curieux et rend difficile ce verdict. Il possède toutes les caractéristique d’un jeu d’aventure/survie assez classique, mais avec les évolutions et la compréhension de l’univers superposées à la mécanique du cylindre qui nous poursuit en boucle, certains pourraient se sentir « écrasés » par le concept (au sens propre, comme au sens figuré). En tout cas, ici, on est totalement conquis et on veut plus d’abrico-dents dans nos jeux vidéo.

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