Niveau gameplay lui-même justement, on se trouve dans ce qu’on pourrait définir comme du Sherlock Holmes light, où l’on retrouve pas mal d’inspirations des jeux de Frogwares, ce qui n’est pas pour déplaire dans l’idée. On est cependant devant un titre qui se veut encore plus accessible et proposant bien moins de challenge et de déduction, et où l’on reste plus spectateur des avancées d’Hercule Poirot qu’acteur. C’est du moins vrai principalement pour tout ce qui fidèle à l’histoire originale. Le jeu prend en effet un peu plus de liberté dans les énigmes au niveau des ajouts, ce qui est plutôt agréable. On a notamment le droit à une séquence dans laquelle notre héros détective doit collaborer avec Joanna, et où l’on doit passer d’un personnage à l’autre pour avancer et résoudre les énigmes.

On retrouve l’équivalent du palais mental à la Sherlock permettant de suivre l’enquête, et où l’on devra réaliser quelques déductions ou encore reconstituer une chaine d’évènements. On aura également des séquences de confrontations lors d’échanges avec des certains personnages où il faudra mettre le doigt sur les mensonges de nos interlocuteurs. Mais dans l’ensemble, le jeu ne vous laisse pas vous tromper ni partir sur une fausse piste, et l’on peut même brut-forcer la réponse dans le pire des cas. Il existe par ailleurs un système d’indices intégré, qui n’est cependant pas toujours pertinent. Le tout reste tout de même agréable à parcourir, et on apprécie l’augmentation du challenge proposée vers la fin de l’aventure, même si ça reste toujours très accessible.  

Outre peut-être un léger manque d’ambition dans son gamedesign et ses énigmes, le principal reproche que l’on peut faire à cette nouvelle version du Crime de l’Orient-Express vient plutôt de l’ajout de puzzles et mini-jeux qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’histoire, comme deviner la recette d’un dessert, déduire quelle est la bonne bouteille d’huiles essentielles en fonction de son poids, ou encore faire un cocktail anti-gueule de bois… C’est souvent, contrairement à un Sherlock Holmes, mal intégré et semble clairement là afin d’ajouter quelques puzzles au milieu de l’histoire. Rien de bien méchant en soi, mais ça peut casser un peu l’immersion. Quand vous êtes en train d’essayer de résoudre un meurtre complexe avec un grand nombre de suspects, vous n’avez pas forcément envie de perdre du temps à réparer la machine à presser les oranges…

Pour finir, au niveau de l’habillage, les visuels du jeu sont modestes, mais plutôt réussis. Mention spéciale à l’intérieur de l’Orient-Express qui est vraiment agréable à parcourir, fort heureusement vu qu’on y passe une grande partie de l’aventure. Le jeu souffre tout de même d’un manque d’optimisation dans certaines phases en extérieurs, mais celles-ci sont assez rares. La modélisation des personnages est-elle très stylisée, presque cartoon, ce qui fonctionne plutôt bien, et Mr Poirot a même eu le droit à un régime drastique au passage apparemment.