Critique

Astor : Blade of the Monolith

Nyam Hazz
Publié le 29 juin 2024
Astor : Blade of the Monolith

Développeur

C2 Game Studio

Éditeur

Versus Evil, tinyBuild

Date de Sortie

30 mai 2024

Prix de lancement

24,50 € (PC) et 24,99 € (consoles)

Testé sur

PC

Jeu AA d’action-aventure mâtiné de RPG de C2 Game Studio, Astor : Blade of the Monolith vous invite à un voyage dans un monde mystique menacé par des forces obscures. Après s’être fait la main sur des jeux mobiles (Nitro GP, Nitro Chimp, Cowboy Guns), le studio colombien signe là son premier jeu PC et consoles (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Switch), édité par Versus Evil et tinyBuild. Et, sans vendre la mèche trop tôt, c’est plutôt une réussite. Alors, sans plus attendre, direction Gliese, le mystérieux monde d’Astor.

De pierre et de bois

L’arrivée, jadis, d’un énorme monolithe d’origine inconnu et rempli d’énergie mystérieuse, a permis à l’humanité de bénéficier d’un grand pouvoir. Et c’est grâce à la technologie à laquelle ont ainsi pu accéder les anciens que les Diokeks, des créatures masquées constituées de pierre et de bois, ont pu voir le jour. Mais, depuis le Grand Cataclysme, l’humanité a disparu et les Diokeks se sont retrouvés privés de leurs guides. Dès lors, ils n’aspirent qu’à une chose : leur retour, notamment pour les protéger des Hiltsiks, d’autres créatures masquées de pierre et de bois qui semblent poursuivre un funeste dessein et qui s’en prennent à eux, menées par un certain Haken. Mais la prophétie dit qu’un élu viendra un jour libérer le monde en mettant fin à la menace Hiltsik, tout en assurant le retour des Créateurs. Et il se pourrait bien que ce jour soit arrivé, après qu’Astor et son ami Zan aient découvert un temple sur la porte duquel des runes reprennent ces propos. C’est en effet là qu’Astor se retrouvera face à cinq orbes qui l’imprégneront d’une puissance mystique, lui octroyant de grands pouvoirs runiques. Serait-il l’Élu tant attendu ?

Si tel est le cas, quelqu’un doit leur dire quoi faire et c’est au Havre de Cristal, le paradis secret des Diokeks, qu’ils iront chercher des réponses. Mais encore faut-il trouver ce lieu, dissimulé par un Voile d’Illusion grâce à l’ancienne magie des Créateurs. Heureusement, les nouveaux pouvoirs d’Astor sont là et le guident irrémédiablement vers son destin. C’est ainsi que son épopée l’entraînera à travers le désert de Xianos, la forêt des lucioles, les montagnes enneigées ou encore des temples anciens, afin de percer le mystère. D’où viennent les Hiltsiks ? Qui sont-ils et que veulent-ils ? Et où sont passés les Créateurs ? Pourquoi les ont-ils abandonnés ? Tant de questions appelant des réponses. Astor : Blade of the Monolith a un petit côté RPG dans le choix des armes à utiliser et les améliorations à apporter à celles-ci comme au personnage, mais c’est surtout un jeu d’action-aventure qui se suit assez agréablement. Même s’il n’y a pas de grandes surprises à l’horizon, ni autres retournements de situation inattendus, le scénario est plaisant.

Où t’es ? Papaoutai ?

Si l’on est face à un monde qui nous laisse libre d’aller un peu là où l’on veut, le chemin est tout de même bien balisé. Et c’est l’action qui est au cœur du jeu. Un contrôleur est d’ailleurs vivement conseillé pour en profiter pleinement, mais il est possible de jouer au clavier-souris. C’est tout d’abord avec l’épée runique dont il hérite qu’Astor va trancher en morceaux les Hiltsiks, mais aussi les araignées venimeuses qui peuplent le monde, ou encore d’anciennes machines de sécurité créées par les humains qu’il croisera sur son chemin. En alternant attaque légère et puissante, mais aussi en se protégeant avec son bouclier runique, en esquivant et en parant au bon moment afin d’étourdir les ennemis et créer ainsi une brèche dans leur défense, Astor va vite devenir la terreur de tous ceux qui chercheront à lui entraver la route. De plus, il accèdera successivement à trois autres armes : des gantelets de force, une lance et un puissant marteau. En cours de combat, il est alors possible d’alterner entre deux d’entre elles. Il peut même basculer dans le Royaume des Esprits afin de bénéficier de plus de puissance, au détriment de sa santé. C’est aussi de cette manière qu’il modifie son environnement et se crée des passages ou découvre des endroits secrets.

Une explosion runique est également à sa disposition pour attaquer à distance. Largement de quoi décimer les lignes ennemies. Sans parler des améliorations runiques et des nouvelles compétences tant pour notre héros que ses armes qui lui permettront de plus en plus de gagner en efficacité (attaques plus puissantes, projection dans les airs, bouclier en forme de bulle protectrice, combos destructeurs…). Enfin, il acquerra aussi la possibilité de manipuler quatre créations avec un cooldown entre chaque recours : un bloc monolithique qu’il peut faire chuter sur ses adversaires, un leurre explosif pour les attirer dans un piège, un bouclier de plaques monolithiques renvoyant les dégâts pour se protéger, et une araignée géante lui servant de monture pour se déplacer plus rapidement. L’exploration fait effectivement partie de l’aventure. Une fois en possession du sprint runique, il est possible d’avancer plus rapidement sans recourir à l’araignée monolithique, mais le saut et le double saut sont également bien utiles, tout comme l’escalade, même si celle-ci ne fonctionne malheureusement pas toujours très bien, faute d’arriver à s’agripper, ou en se retrouvant bloqué. Par contre, attention à l’eau, les Diokeks ne savent pas nager.

Bas les masques !

Le chemin à suivre a beau être tout tracé, le jeu nous encourage tout de même à nous en écarter pour visiter les alentours et trouver non seulement des cristaux verts pour se soigner, mais aussi rouges pour acheter des compétences et autres améliorations qui nécessitent également de plus rares et plus cachés éclats de monolithe. Il faut donc fouiller un peu afin de s’améliorer au plus vite. Les récompenses de quêtes aident aussi à cela. Et n’ayez pas peur de vous perdre, un orbe spirituel vous indique le chemin à suivre en cas de besoin. La visite vaut de surcroit le coup, car même si l’on est loin des blockbusters photoréalistes pleins de polygones et que quelques personnages s’avèrent un peu simplistes, les graphismes colorés de type animé sont particulièrement séduisants. Point de doublage non plus, mais de simples onomatopées sous-titrées en français. Astor est d’ailleurs un de ces héros qui ne pipe mot, même en gargouillis. Il y a toutefois une voix off féminine de grande qualité qui nous raconte l’histoire, en anglais, avec toujours les sous-titres à la clé.

On regrette par contre la présence de murs invisibles comme la caméra qui se repositionne toute seule lorsque l’on avance, ce qui n’est pas toujours très agréable. La visibilité est généralement bonne, mais elle peut être mise à mal dans les environnements fermés, lorsque l’on se retrouve acculé dans un coin. Quelques bugs de positionnement ou de quête impossible à achever, faute d’avoir correctement validé les conditions nécessaires, sont aussi à déplorer. Il n’y a pas non plus une grande variété d’ennemis (16 types et 10 boss), mais la durée de vie est plutôt satisfaisante avec une vingtaine d’heures pour la campagne et les quêtes annexes, ainsi que les défis qui nous demandent d’affronter des vagues d’ennemis, y compris les boss précédemment vaincus. Et vous pouvez ajouter à cela la présence d’un new game + si vous en voulez encore. Nous terminerons en revenant sur les sensations de combat qui sont excellentes. Il y a pas mal de possibilités et tout est très intuitif. On se sent sans cesse gagner en puissance et c’est très agréable. Par contre, si vous cherchez un peu de challenge, n’hésitez pas à opter pour le mode difficile, et non pas normal, dès le départ, car les affrontements, en dehors du boss final tout de même un peu plus tendu, s’avère assez simples à gérer.

Jeu d’action-aventure sans grande prétention, Astor : Blade of the Monolith m’aura permis de passer un très bon moment en compagnie d’Astor et ses amis. S’il s’avèrera sans doute un peu trop facile au goût de certains, et qu’il n’est pas dépourvu de défaillances techniques, il est en revanche très séduisant et offre des combats agréables où l’on ressent une réelle puissance, le tout avec un scénario qui fait son taf et une bonne durée de vie. On en reprendrait volontiers.

The Foglands
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