Ethan : Meteor Hunter

Créer son Super Meat Boy est quelque chose de très difficile désormais, tant le petit bonhomme rouge a placé la barre très haut. Pourtant, on continue à voir débarquer pléthore de Die & Retry et ce ne sont pas les développeurs de chez Seaven Studio qui me contrediront. Avec Ethan, ils tentent eux aussi, à leur manière un peu différente, de proposer du défi au joueurs. Y parviennent-ils ?

Le ciel lui tombe sur la tête !

Ethan est une souris a qui il arrive une bien drôle de chose, un beau jour de bagarre avec son rival de toujours. Une pluie de météorite s’abat sur sa maison et le voilà dans les canalisations à tenter d’en retrouver chaque fragment. Tout au long d’une cinquantaine de niveaux, à travers trois environnements différents, Ethan va devoir enchaîner les niveaux et battre trois boss bien complexes. Tout cela pour la beauté du jeu et pour tenter de mettre à mal un level-design au centre de ce Die & Retry.
Ethan : Meteor Hunter est un beau jeu, avec son look de production Dreamworks, son charmant personnage principal et ses musiques qui mettent en avant de vraies qualités artistiques. Mais avant toute chose, c’est un jeu de Level-Design, un jeu de gameplay à maitriser. Car si les environnements ne sont pas esthétiquement incroyables de beauté (au contraire, ils sont tous plus ou moins basés sur des endroits un peu glauques et tristes), il n’empêche que vous serez aux anges devant tant de grandeur en terme de prise en main. La souris est très souple, les sauts se font à merveille pour peu qu’on ne s’énerve pas les deux/trois premières fois ou il s’agit d’en comprendre la distance et le reste est un long combat contre un fourbe, mais talentueux level-designer.
Chaque niveau est donc divisé en plusieurs checkpoints. D’une seule pression longue sur une touche, votre souris disparaitra et reviendra au dernier checkpoint, histoire que vous effaciez votre mauvaise progression. Car oui, vous allez faire beaucoup de bêtises. Le jeu se reposant sur un principe de télékinésie, c’est-à-dire que moyennant un point de pouvoir vous pourrez stopper l’action à l’écran et bouger tous les blocs disponibles comme bon vous chante, les erreurs sont nombreuses et les énigmes possèdent quelquefois plusieurs solutions. Mais du coup, perdre un bloc obligatoire à votre progression dans des flammes l’ayant détruit à tout jamais vous obligera à recommencer toute une section du niveau. C’est dur, mais c’est aussi très malin en terme de durée de vie et de dépassement de soi pour le joueur.

Speedrun dans l’âme…

Chaque niveau ne dure pas plus de dix petites minutes si on s’y prend bien, mais ils sont tous rejouables dans le but d’obtenir des médailles bien spécifiques. Il faudra collecter tous les fragments de météorites, le finir en un temps donné, et ce sans trop utiliser le pouvoir de télékinésie pour réellement compléter un niveau. Vous devrez donc faire cela une cinquantaine de fois pour réellement terminer Ethan : Meteor Hunter. L’absence réelle de scénario (autrement que pour proposer un simple contexte) et de véritables scènes cinématiques entre les niveaux vous fait rapidement comprendre que tout l’intérêt et dans l’obtention de ces bonus qui vous permettent de vous la raconter un peu en société. Et mine de rien, ça fonctionne.
Car le jeu est très fluide, les niveaux franchement variés dans leurs mécaniques (on découvre de vrais moments de réflexion, des courses-poursuites, en passant par quelques phases de shoot en véhicule aérien) et la complexité va réellement crescendo. La progression est pensée de façon à toujours vous donner envie d’aller plus loin et seuls les boss, très punitifs, franchement difficiles, pourraient vous faire lâcher la manette de rage. Le reste du temps, on s’énerve, mais on aime ça !
Reste que du coup, Ethan : Meteor Hunter n’est pas à mettre entre toutes les mains. Les plus jeunes joueurs et ceux n’aimant pas avoir de la difficulté dans un jeu vidéo risquent de vite s’en lasser. En soi on serait tenté de dire : tant pis pour eux. Après tout, il y a un public pour tous les genres et tant pis si certains n’accrochent pas. Néanmoins, Ethan : Meteor Hunter oublie de nous raconter réellement quelque chose (comme l’avaient fait avec humour les développeurs de Super Meat Boy) et rate la possibilité d’attirer vers eux un public pas du tout ciblé. Reste qu’avec un design comme le sien et un personnage aussi sympathique, nul doute que de téméraires joueurs tenteront l’aventure. Mine de rien, Ethan : Meteor Hunter est un jeu agréable et attirant, qui nous rend notre sympathie à son égard à grand coup d’explosions, de démembrements et de noyades à longueur de niveaux. Du pur sadisme.

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