Darkout

S’il y a un type de jeu qui a le vent en poupe en ce moment, c’est bien le sandbox axé sur la survie. Le studio Allgraf a décidé de se joindre à la « bataille » en lançant Darkout début décembre sur Steam. Au programme, découverte d’une planète sauvage faisant penser à Pandora (du film Avatar) et ses jungles luxuriantes.

Au début, il n’y a rien…

La première chose à faire est de créer votre avatar : homme ou femme, choix de la couleur de la tenue parmi neuf et c’est tout, les choix sont très restreints. Vous choisissez ensuite la taille du monde généré aléatoirement (petit, moyen ou grand) et l’aventure commence. Une cinématique plutôt bien réalisée vous explique rapidement la situation : après vous être échappé d’un vaisseau en perdition via une capsule de sauvetage, vous venez de vous écraser sur une planète inconnue. Debout à côté de votre capsule en flammes, tout est à découvrir.

Les premières minutes font évidemment penser à Terraria. Outre les graphismes en 2D, on retrouve surtout le même impératif de survie au départ : couper quelques arbres pour rapidement se créer un premier abri où vous pourrez vous reposer en sécurité. Une barre de raccourcis est présente comme dans les autres titres du genre mais avec une subtilité cependant. Vous pouvez à chaque case attribuer un objet en main gauche et un objet en main droite (ou associer les munitions avec l’arme correspondante). Vous pourrez ainsi facilement créer des structures en mettant des blocs en clic gauche et l’arrière-plan en clic droit.

Autre idée intéressante, la première case regroupe vos outils (pelle, pioche et hache) et s’adapte automatiquement à l’action souhaitée. Fini la navigation fastidieuse entre vos différents raccourcis pour alterner entre les diverses tâches que vous accomplirez en permanence. Placez votre souris sur un arbre et le curseur devient une hache, placez-la sur le sol et il se transforme en pioche ! Il est également possible de choisir l’aire d’effet des outils, vous pouvez miner/piocher bloc par bloc ou trois blocs par trois blocs, un bon gain de temps. A la fin du (beaucoup trop rapide) tutorial, vous serez le fier propriétaire d’un refuge en bois contenant un lit et un combinateur, la machine vous permettant de créer vos premiers objets.

Recherche & craft, une recette gagnante

Armé d’une torche luminescente, il est maintenant l’heure de quitter votre abri pour découvrir les alentours. Tout est récoltable (plantes, terre, eau, lianes…) ce qui vous apportera non seulement la ressource en question, mais également des points de recherche que vous utiliserez pour découvrir de nouvelles recettes. Vous trouverez probablement au bout de quelques minutes votre premier gisement d’étain et il sera alors temps de créer un fourneau pour en faire des barres. Les « tiers » technologiques se déverrouillent au fil de vos découvertes (étain, cuivre, fer, titane…), chaque nouveau minerai ou alliage vous permettra d’avancer d’un cran et de débloquer les objets correspondants.

Le nombre de recettes est tout simplement incroyable et une fois que vous aurez un peu progressé dans le jeu, il faudra gérer la production et l’acheminement de l’électricité (via des câbles électriques) pour alimenter vos diverses machines. Les possibilités sont vraiment énormes, vous pourrez par exemple construire un ascenseur ! Prévoyez tout de même un logement assez grand car les machines et les générateurs prennent beaucoup de place. Vous pourrez également trouver des schémas en détruisant des caisses réparties un peu partout dans le monde qui vous permettront de débloquer des recettes « cachées » ou des capacités spéciales (double-saut, jet pack…).

La fenêtre de craft est divisée en catégorie (munitions, machines, armures, ressources…) mais on regrettera qu’il n’y ait pas de champ de recherche ou d’options de tri pour la rendre plus plaisante à utiliser, surtout qu’il sera parfois difficile de deviner où va se trouver tel ou tel objet. Plusieurs choix sont disponibles lors de la création d’un objet (par un, 10, 50 ou le maximum possible avec vos ressources actuelles) et suivant la complexité de celui-ci vous devrez parfois attendre quelques minutes avant d’obtenir le produit fini. Mais il y a (tout comme pour les recherches) la possibilité d’en mettre plusieurs en queue pour repartir immédiatement à l’aventure. Pour les architectes en herbe, un mode construction avec toutes les recettes et ressources illimitées est disponible depuis le menu principal pour tester les possibilités du jeu.

Cette planète est-elle vraiment hostile ?

Le jeu est très sombre et il y a une raison toute simple à cela : la plupart des créatures que vous rencontrerez sont plus fortes dans l’obscurité. Deux jauges sont d’ailleurs en permanence affichées sur l’interface pour vous indiquer le taux d’obscurité environnant ainsi que le taux de lumière projetée par votre personnage (les armures avancées agissent d’ailleurs comme une source de lumière, ce qui est vraiment agréable pour progresser dans les cavernes). L’ombre agit comme un bouclier sur vos adversaires et certains seront tout simplement intuables si vous ne les avez pas assez exposés à la lumière auparavant. Il est d’ailleurs vital de bien éclairer votre refuge et ses alentours immédiats pour éviter que trop de bestioles viennent rôder.

Ce concept intéressant a malheureusement une contre-partie, on passe son temps à poser des lumières partout pour essayer de voir ce qui se passe et on finit par mettre le gamma au maximum dans les paramètres d’affichage pour se reposer un peu les yeux. Un cycle jour/nuit est évidemment présent, mais même en plein jour ne vous attendez pas à voir un joli soleil et une belle lumière blanche, vous aurez au mieux la possibilité d’évoluer sans torche. Il faut par contre bien avouer que le rendu est magnifique. Les plantes phosphorescentes très colorées ressortent à merveille dans ce monde obscur et l’aspect des différents matériaux de construction est bien rendu (bois, pierre, métal… on s’y croirait !).

Le jeu propose actuellement une petite dizaine de biômes (jungle, cave, ville, lave..) assez variés, comportant chacun leur lot de monstres (malheureusement à l’intelligence artificielle très limitée) et surprises en tous genres. La difficulté est bien dosée et si le premier environnement est une simple formalité à traverser avec un peu d’équipement, les suivants proposeront un réel défi. Vous découvrirez sûrement une sorte de portail en pierre au cours de votre aventure, mais je vous laisse la surprise !

Je disais au départ que le tutorial était trop limité, le système de mission l’est également. Pour le moment peu de choses de ce côté sont déjà en jeu et vous n’aurez au mieux que quelques textes assez vagues pour vous donner un objectif. Vous devrez fabriquer certains objets spécifiques pour avancer dans le scénario mais c’est assez fouillis.

Un réel concurrent à Terraria et Starbound ?

Plutôt qu’une sortie officielle, je pense que les développeurs auraient dû proposer le jeu en accès anticipé comme ça se fait de plus en plus. Je ne suis pas spécialement fan de ce système mais une simple visite sur le forum de Darkout vous apprendra que le jeu est actuellement en phase 1 de développement et que trois autres sont prévues ! La seconde phase apportera normalement un mode multijoueur, des véhicules, de nouveaux biômes, une histoire, une fin, etc.

Je veux bien que ce type de jeu ait besoin de mises à jour régulières pour tenir les joueurs en haleine, mais là ça ressemble plus à une sortie précipitée (à cause de la béta de Starbound ?) où on aurait mis plein d’éléments prévus à l’origine de côté pour les inclure plus tard. Malgré tout le jeu est en l’état très intéressant. Le nombre de recettes est vraiment énorme et l’idée de devoir obtenir des points de recherche pour les découvrir est excellente (surtout que le jeu est n’est vraiment pas avare en points, la moindre action vous en apporte). On s’amuse beaucoup à relier les différentes machines pour créer une véritable base secrète à la James Bond !

Si vous prenez le temps de fabriquer tous les objets possibles au fur et à mesure, vous découvrirez vraiment beaucoup de choses (ville proposant des technologies perdues, îles dans le ciel…)L’interface n’est pas très intuitive au départ, mais une fois prise en main, elle s’avère plutôt efficace et la possibilité de jongler entre clic gauche et clic droit permet des choses intéressantes (comme de se balader avec une torche et sortir son épée d’un seul clic en cas de problème).

On regrettera par contre la présence de bugs (objets qui tombent au sol lorsqu’on essaie de les glisser dans barre de raccourcis, bloc qui ne veut pas se mettre en place, lumière qui se diffuse mal…)Les développeurs ont l’air d’être vraiment actifs et je pense que le jeu sera une vraie alternative à Terraria d’ici quelques temps (si Starbound tient ses promesses, il ne jouera clairement pas dans la même catégorie en proposant un contenu gargantuesque sur tous les points). L’ambiance de Darkout est vraiment à part et son univers attachant. Le cycle d’évolution est bien conçu et on a toujours envie d’aller chercher de nouvelles ressources pour créer un nouvel objet, juste pour voir ce qui sera disponible ensuite. C’est dommage qu’il soit pour le moment en retard sur les autres points (boss, pnjs, multijoueur…).

Si vous êtes du genre à vous créer vos propres défis et que vous aimez les jeux bac à sable je vous le conseille vraiment, il est beaucoup plus riche qu’il n’y paraît au premier abord et apporte des nouveautés et idées rafraîchissantes. Si par contre vous avez besoin d’une quête directrice ou d’un but précis pour avancer, passez votre chemin, ou attendez que le jeu soit à un stade plus avancé.

1 réflexion au sujet de « Darkout »

Laisser un commentaire