Magic 2015 : Duels of the Planeswalkers

Comme tous les ans, Magic revient en format jeu vidéo. Nouvelles cartes au programme, évidemment, mais y a-t-il vraiment du changement dans cet opus ?

Enfin du deck building

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ce Magic 2015, c’est sans aucun doute la possibilité de pouvoir enfin créer son deck (l’ensemble des cartes avec lesquelles on joue une partie) comme on l’entend. Cela peut paraître fou, mais alors que le jeu de cartes physique se construit entièrement sur le deck building, cet aspect n’avait jamais été correctement rendu dans les différentes versions des Duels of the Planeswalkers. Magic 2015 répare cette erreur : chaque victoire permet de gagner un booster de 10 cartes, qui viennent gonfler notre collection. Il ne reste ensuite qu’à utiliser les différents filtres disponibles pour concevoir exactement le deck que l’on désire. L’ergonomie n’est pas optimale (ce qui vaut d’ailleurs pour l’ensemble du jeu), mais le fait est qu’on a enfin l’impression de jouer à Magic dans tous les aspects que revêt le jeu de cartes de Wizards of the Coast.

Néanmoins, l’arrivée salutaire du deck building met également en valeur l’une des limites du jeu : son faible nombre de cartes. En effet, avec seulement 976 cartes et surtout une (très) fâcheuse tendance à fournir des boosters contenant des cartes qu’on a déjà (voire des doubles au sein d’un même booster), on se sent malgré tout limité, là où le concept promettait une grande liberté. Il y a certes de quoi s’amuser, mais difficile de réellement varier au sein d’une même couleur.

Le jeu bancal

Le problème de Duels of the Planeswalkers, c’est que le jeu ne sait pas comment se positionner. Depuis les débuts de la série, il est admis qu’il s’agit là d’une sorte d’initiation au jeu de cartes physique, et/ou d’une étape avant de passer à Magic Online, le « vrai » Magic sous forme de jeu vidéo. De là résultait une version très light de ce qu’est Magic, ce qui était pour le moins frustrant – mais finalement assez cohérent. Avec Magic 2015, plusieurs éléments viennent troubler les choses. Le fait qu’on retrouve souvent les mêmes cartes dans les boosters pourrait n’être que gênant… s’il n’y avait derrière la possibilité d’acheter, en argent réel, d’autres boosters, voire la collection complète des cartes proposées par le jeu. S’il n’est pas nouveau que l’achat de cartes est le modèle économique sur lequel fonctionne Wizards of the Coast, le sentiment que le jeu bride les récompenses pour pousser à l’achat fait tâche. L’intérêt de Duels of the Planeswalkers était d’acheter le jeu une fois pour profiter de tout un pan (que l’on savait limité) de Magic. A présent, il semble qu’il faille encore payer pour tout voir, et l’on a l’impression de jouer à une sous-version de Magic Online qui ne sait plus trop où elle va : le jeu est limité dans son contenu, mais abuse néanmoins de l’achat ingame pour débloquer l’intégralité de ce contenu limité. Etrange et bancal.

Du jeu quand même

Pour autant, il ne faut pas nier le plaisir de jeu : Magic reste Magic. Certes il y a l’éternel problème du mana, certes le nombre de cartes est limité, mais le système de jeu est toujours aussi accrocheur, et il y a mine de rien de quoi jouer pendant un bon moment : on prend un deck de base, on gagne de nouvelles cartes, on modifie son deck peu à peu, puis on en construit un de toutes pièces… Il y a tout de même de quoi faire, et de quoi créer des decks variés pour peu qu’ils soient de couleur différente. Par ailleurs, les adversaires proposés dans le mode solo sont bien construits et possèdent eux-mêmes des decks thématiques qui diversifient les situations de jeu. En un mot comme en cent : jouer à Duels of the Planeswalkers dans sa version 2015 reste tout à fait agréable, et une fois de plus le format vidéoludique s’avère bien pratique pour gérer convenablement les nombreux marqueurs +1/+1 qui surviennent en cours de partie.

A reculons

Oui mais voilà, avec Magic 2015, c’est un pas en avant, un pas en arrière. Si l’on peut à présent construire ses decks, d’autres fonctionnalités ont quant à elles disparu. Ainsi les fameux défis, ces petits puzzles plaçant le joueur dans une situation de jeu prédéfinie, dont il doit se sortir en utilisant intelligemment les cartes qu’il a en main, ont purement et simplement été supprimés. Il en va de même pour le pourtant populaire mode Troll à deux Têtes, qui permettait des affrontements à deux contre deux. Enfin, et en dépit du nom de la saga, il n’y a toujours pas de cartes de planeswalkers en vue…

Conclusion

Magic 2015, comme ses prédécesseurs, demeure une bonne façon de s’initier à Magic, ou éventuellement un moyen de jouer à moindre frais. Pour autant, difficile d’en faire l’éloge : malgré l’ajout salvateur du deck building, la suppression des modes de jeu auxquels on s’était habitués est décevante. Ajoutons à cela un système qui se met à pousser à l’achat et une ergonomie générale agaçante (menus peu pratiques et temps de latence élevés), et l’on obtient un jeu agréable, mais loin d’être bon.

1 réflexion au sujet de « Magic 2015 : Duels of the Planeswalkers »

  1. Magic car Dans Magic 2015, le tutoriel est plus long, plus complet et moins cher certes, mais je pense que le meilleur moyen d’apprendre à jouer à Magic lorsqu’on est débutant c’est d’avoir le deck de Base ou un deck Préconstruit dans *** Pas de Pub *** ou un revendeur car pour mieux comprendre le jeu rien de tel que de revenir à la source.

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