Noahmund

Développé par une jeune équipe indépendante espagnole, Noahmund est un melting-pot de ce que peuvent aimer des fans de J-RPG ayant joué à tous les titres du genre depuis vingt ans. Proposant une histoire semble-t-il solide, se montrant avec quelques visuels de qualité, Noahmund n’a cependant pas la prétention de tout faire comme un grand. Et cela oblige à quelques compromis.



Espagnol LV2

Débutant par une cinématique doublée entièrement en espagnol malgré les options bien placées sur de l’anglais attendu, Noahmund commence l’épopée avec cette promesse déjà rompue d’un jeu sorti complet et peaufiné. Pas grave : l’introduction démarre et nous laisse découvrir deux personnages, la jeune Galina Angstroud et Berani Valenti, deux agents de Shinn qui viennent de terminer leur formation. On découvre un système de combat par case à plusieurs niveaux de profondeur, on se doute déjà qu’il va être tout sauf clair au fil de la partie, mais l’histoire continue de se poser sans calme ni temps mort. Puis vient le temps, quelques minutes de jeu plus tard, d’un générique de début absolument ravissant, porté par une chanson en espagnol qui nous laisse tomber sous le charme.

Dommage que le style visuel global soit tellement gloubiboulgesque. Les personnages sont en 3D horriblement mal modélisée, sur un terrain isométrique assez moche, avec de jolies atmosphères en fond. Les musiques, toujours de qualité, mettent en avant des menus très amateurs agrémentés de profils de personnages réellement immondes et dessinés sur un cahier de texte entre deux cours de français un peu ennuyants. En chargement, par contre, vous aurez le droit à une magnifique animation du personnage principal et par moment, des artworks changeront la donne et nous rappellerons qu’il y a quelques talents de graphiste dans l’équipe de développement. Mais on serait très curieux de savoir comment un tel mélange de style très difficile à digérer se sont retrouvés dans un même projet.



Quand Kickstarter ne suffit pas…

Noahmund n’est pas un J-RPG traditionnel, loin de là. Entre les cinématiques et dialogues, plutôt bien écrite et qui mettent en exergue un trio de personnages jouables réellement intéressant à suivre, le joueur va devoir jongler entre du Dungeon RPG à base de case par case isométrique, de pièges et de puzzles, puis des combats illisibles proposant des techniques de gameplay originales mais vraiment difficile à assimiler. Entre notre héroïne principale qui demande d’appuyer sur deux touches simultanément pour charger son pouvoir avant d’appuyer sur une autre touche (le jeu n’est pas jouable à la manette) pour lancer son pouvoir, puis ce personnage qui pose des pièges avec un combo « Flèche de direction + Espace » sans avoir oublié au préalable d’activer le bon piège dans la barre de compétences, les amateurs de gameplay complexe pour pas grand-chose seront aux anges. Les autres, désolé pour vous.

Noahmund c’est vraiment le cliché du jeu de fans de RPG qui parviennent à leurs fins contre vents et marées et ce, malgré tout l’amateurisme dont ils font preuve. Le jeu est souvent moche, assez répétitif, pas toujours amusant et la progression et laborieuse… Mais il raconte quelque chose de simple mais sympa, porté par un trio de héros absolument attachant.

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