Preview / Aperçu

DUNE : Spice Wars

Howler
Publié le 3 mai 2022

Développeur

Shiro Games

Éditeur

Funcom

Date de Sortie Prévue

26 avril 2022

Version Testée

0.1.19.14531

Testé sur

PC

Après une (excellente) nouvelle adaptation de l’incroyable univers de Frank Herbert, il n’en fallait pas plus à Legendary Pictures pour commanditer la sortie d’un tout nouveau jeu DUNE, sous-titré Spice Wars. Tout comme adapter l’univers de Herbert est un défi de titan, faire revenir sur nos ordinateurs personnels cette licence qui a tant donné pour le jeu vidéo ne sera pas de tout repos pour les frenchies de Shiro Games (studio qui s’est déjà démarqué par le passé avec Evoland, mais surtout Northgard, un savoureux mélange entre STR et 4X). On comprend bien mieux le choix du studio quand on connait l’importance de cette licence dans ces deux genres.

Spice Opéra

Avant toute chose, il faut que je vous prévienne tout de suite : contrairement à ce qu’on pourrait croire, DUNE : Spice Wars n’est pas un 4X traditionnel. À l’instar de son cousin germain Northgard, le jeu se positionne avant tout comme un STR : tout est en temps réel, avec une pause active et de la micro gestion. Pas de grilles hexagonales, de tour par tour, d’évolution de peuple ni d’arbre de talents qui demande de scroller 4 fois la roulette de votre souris. Si vous pensiez conquérir Arakis comme vous avez conquis la galaxie sur Endless Space 2, vous serez plutôt déçu. Pour autant, une fois cette zone de flou éclairée, le jeu n’est pas en manque de bonnes sensations.

Il est important de garder à l’esprit la comparaison qui va se faire avec Northgard, tant il en reprend les différents fondements. Vous avez le choix entre quatre factions, chacune aura, évidemment, ses particularités, avec ses atouts et ses faiblesses, et il est agréable de voir que votre manière de jouer sera différente. Vous préférerez peut-être la facilité de conquêtes des Atréides à l’écrasante force militaire des Harkonnens, ou encore le marchandage des Contrebandiers à l’expertise des Fremens.

On est pas là pour jouer à la Dunette

Qu’importe votre choix, le jeu démarrera de la même manière pour tout le monde : vous avez un territoire de base et un Ornithopter qui vous permettra de repérer les zones aux alentours et lever le voile de sable qui cache l’horizon. Ce réparage (qui peut être fait de manière automatique), guidera vos clics en fonction de votre faction. Par exemple, si vous jouez les Fremens, il y a de gros intérêts à se focaliser sur la culture des épices, dont la technique de récolte se fait sans vibrations, vous évitant d’interrompre votre production lorsqu’un ver de sable rapplique. D’ailleurs, contrairement à ce que laisse entendre le nom du jeu, l’épice n’est pas une ressource de victoire, en revanche, elle y participe grandement. Vous allez pouvoir la revendre au CHOM, la structure économique de l’Impérium, où le cours de l’épice changera régulièrement, de quoi constamment faire trembler la balance économique. L’argent que vous gagnerez vous servira à créer des unités ou développer des bâtiments sur les différentes bourgades que vous colonisez. L’épice, elle, va surtout vous permettre de payer la taxe d’Arakis, vous permettant de briller auprès du Landsraad.

Le Landsraad, pour ceux qui sont peu familier avec l’univers, c’est une sorte de conseil, qui régit les lois sur la planète. C’est au travers de lui que vous allez pouvoir voter pour une sélection de trois lois, de manière régulière lors d’une partie. Certaines seront à votre avantage, d’autres non. Dans l’idée, avoir les faveurs du Landsraad, et de bonnes relations avec vos ennemis vous permettra d’accumuler de l’influence et des voix, afin de jouer les bonnes cartes et accéder aux hautes sphères du pouvoir et, pourquoi pas, finir grand gouverneur de DUNE. Vous l’aurez compris, si le jeu se comporte comme un STR, il incorpore tout de même des conditions de victoire similaires aux 4X que ce soit par le pouvoir, la force ou l’hégémonie. Entendons-nous bien, on est loin des multiples moyens de gagner dans d’autre ténors du genre, et toute la politique manque de profondeur, mais les options sont suffisantes pour ne pas se cantonner à de la simple victoire par annihilation.

Ver des srabs

L’univers de DUNE est complexe, il est évidemment un poil tendu pour moi d’expliquer dans ces lignes tous les tenants et aboutissants que Shiro Games a su mettre dans son bébé (tant sur le fond que la forme). Il faut reconnaitre une chose, j’ai beau n’avoir jamais lu une seule ligne des bouquins, il n’y a besoin de rien de plus pour comprendre que les devs sont des zinzins de l’univers d’Herbert. Et outre la lecture des bouquins, ils ont déclaré avoir joué à tous les jeux DUNE (vidéo ou plateau) et ils n’ont clairement pas menti. Certes, des libertés ont été prises, comme dans n’importe quelle adaptation, mais si votre plus grande peur était de ne pas retrouver l’univers au travers de la DA légèrement cartoon et la simplification du genre 4X, je peux vous assurer que vous retrouverez tout le piquant de DUNE ici. À l’inverse, si vous n’avez jamais mis les pieds sous le soleil lourd d’Arakis, c’est probablement une excellente porte d’entrée, surtout avec la campagne à venir, une fois l’early access finie (entre 9 et 12 mois d’après eux).

D’ailleurs, cet early access pourra sembler un poil léger, étant donné le contenu chiche qu’il propose. Nul doute que les gros fans vont faire des parties en boucle (au moins pour tester les 4 factions disponibles), mais si la génération aléatoire de la carte étouffe légèrement le problème de diversité du terrain de jeu (et en même temps, difficile de déplacer le théâtre de guerre autre part qu’au milieu du sable) il n’en reste pas moins que le manque de mode histoire et de multijoueur à la sortie empêchera nombre d’entre vous d’avoir ce petit goût de reviens -y après avoir fait plusieurs victoires. Cependant, la road map semble bien rodée et nul doute que Shiro Games saura rendre le jeu en version final dans un état exemplaire. Ne reste que la partie « Spatiale » qui manque à l’appel. On aurait apprécié pouvoir contrôler l’espace orbital d’Arakis pour pouvoir freiner la production de nos adversaires, demander des frappes chirurgicales ou des renforts, bref nous faire nous sentir un peu plus dans un univers de Hard SF.

Aucun jugement hâtif ne sera fait dans cette tribune. Cependant, je serais un odieux menteur si je vous disais que Dune : Spice Wars n’est pas sur la bonne voie. La passion pour le matériau de base force le respect et le mélange entre STR et 4X fonctionne toujours aussi bien, grâce à une formule déjà bien rôdé par le passé. Il reste cependant nécessaire de faire de la prévention pour bien comprendre la proposition : Dune : Spice Wars n’a aucunement l’ambition de détrôner Civilization sur son terrain, en revanche, il pourrait se glisser au top des très bonnes alternatives, si le format au tour par tour vous déplait (ou vous a lassé). Le reste va surtout dépendre du respect de la road map, chose sur laquelle on a très peu de doutes. Rendez-vous dans un an !

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