Hero Academy

Après une sortie remarquée en début d’année sur les plateformes iOS (à la fois iPhone et iPad), le jeu de Robot Entertainment arrive enfin sur une plateforme non-connectée à la firme à la pomme : Steam (et donc Windows). Si une sortie sous Mac est prévue pour bientôt, on attend toujours une annonce pour qu’Hero Academy arrive sous Android. Et on l’espère vraiment, vu la qualité du jeu…

 Jouez votre tour n’importe quand…

En effet, la base du jeu, son concept même et ce qui fait son originalité, c’est le fait que Hero Academy soit un jeu de stratégie asynchrone. Dans la pratique, cela veut dire que vous n’êtes pas forcés de jouer en même temps que votre adversaire (même si vous pouvez). Quand je dis en même temps, je ne veux pas juste dire que c’est du tour par tour, je veux dire que vous pouvez jouer votre tour quand vous le voulez. Vous pouvez ainsi jouer quelques minutes après votre adversaire comme vous pouvez prendre la journée, la semaine, le mois, l’année ou le siècle (même si  je doute que les serveurs du jeu existent encore dans un siècle) avant de jouer votre tour. De plus, vous pouvez tout simplement laisser votre jeu ouvert et faire ce que vous voulez sur une autre fenêtre tandis qu’un système de notifications vous préviendra dès qu’un de vos adversaires aura joué son tour. Vous l’aurez compris, c’est donc un jeu uniquement multijoueur, même si un tutorial et sept défis par faction sont disponibles et plus ou moins faciles (naturellement, ça donne des parties d’un seul tour qui est le votre).

Maintenant que je vous ai expliqué le concept général, on va pouvoir passer au déroulement d’une partie. Cinq objets ou personnages sont tirés aléatoirement parmi votre stock, vous permettant de les placer ou de les utiliser à n’importe quel moment. Le plateau, toujours d’une taille de 9 cases de longueur pour 5 de largeur, est quadrillé et chaque personnage dispose d’un nombre maximal de cases pouvant être parcourues en une seule fois, que ce soit pour attaquer ou se déplacer. Vous avez ainsi cinq point d’action à dépenser par tour, la victoire s’obtenant de trois façons : en éliminant toute l’équipe ennemie (c’est-à-dire jusqu’à qu’il ne dispose plus de personnages dans son stock), en détruisant tous les cristaux de l’ennemi (dont le nombre, l’emplacement et le nombre de points de vie dépendent du plateau) ou si celui-ci abandonne.

Bien sûr, toutes vos stratégies dépendront de votre faction et du plateau sur lequel la partie se déroule. Des cases spéciales sont disposées sur ce dernier, vous permettant d’augmenter votre attaque, votre défense (physique ou magique) ou encore les dégâts que vous faites aux cristaux. D’autres plateaux disposent de cristaux pouvant tirer une fois par tour, de téléporteurs ou de train à activer qui écrase toute personne sur les rails. Quant aux factions, elles sont au nombre de cinq. La première, celle dont vous disposez peu importe votre version est le Conseil qui se compose du Chevalier, de l’Archère, du Magicien, de la Prêtresse et du Ninja. Chaque faction a un pouvoir spécifique, celui du Conseil étant de disposer d’une prêtresse aux meilleures capacités de soin et de résurrection, tandis que les potions peuvent aussi redonner la vie à des personnages évanouis (c’est-à-dire qu’ils viennent de tomber à 0 points de vie sans être achevés). Si vous avez acheté le jeu sur Steam, vous disposerez d’une seconde faction qui est celle provenant de Team Fortress 2, comme annoncé dans de précédentes news. Chacun des personnages du jeu est donc présent et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne sont pas là que pour le fan service ou faire vendre des jeux (ce qui ne marcherait de toute façon pas sur moi qui hait ce jeu) étant donné leur réelle efficacité. La spécificité au niveau du pouvoir est de regagner un point d’action lorsque vous « écrasez » un ennemi n’ayant plus de points de vie.

Les trois autres factions sont les Elfes Noirs, les Nains et la Horde qui sont à obtenir en DLC, vendus sur Steam pour 4,99€ la faction… soit aussi cher que le jeu de base (qui n’est au final qu’un moyen d’acheter les deux autres factions du Conseil et de Team Fortress 2). Des avatars sont aussi fournis avec chaque DLC, affichés en haut de l’écran durant chaque partie (et permettant de faire porter des chapeaux à vos personnages, une fois dans le jeu). Pour 0,99€ vous pouvez aussi acheter un pack de couleurs à mettre sur vos personnages, ce qui nous amène au premier gros problème du jeu. Si quelques éléments de customisation sont présents et plutôt appréciables (les factions, les couleurs et les avatars donc), il faudra dans tous les cas payer des DLC supplémentaires. Une stratégie commerciale plutôt efficace et à la mode sur smartphones, mais beaucoup moins sur Steam où le jeu n’est pas téléchargeable gratuitement (et où tout est plus cher que sur l’Apple Store alors qu’au final c’est le même contenu…).

Même que tout le monde il est beau et plein de couleurs mais il est tout pareil.

Disposant de graphismes plutôt soignés et réussis, Hero Academy est assez beau. Il n’est pas magnifique non, il n’est pas de ces jeux qui vous arrachera la rétine, de ces jeux qui vous font dire « wahou » au vue de leur direction artistique. Pour tout dire, les personnages ont même un air de déjà vu. Je ne parle pas de ceux qui proviennent de Team Fortress 2 bien sûr, c’est tout à fait normal qu’ils aient un air de déjà vu étant donné qu’ils appartiennent à un autre jeu et apparaissent dans plusieurs autres. Non je parle des autres factions du jeu qui, au final, forment un univers plutôt générique et passe-partout, un univers de fantasy très classique : des nains, des elfes , des orcs et des humains chevaliers / archers / magicien / prêtres. Au final, seul le ninja semble se démarquer du reste (un ninja dans un univers fantasy d’un côté…), même si le design des divers fantômes (chez les elfes noirs) et le design général des nains sont plutôt réussis. Je ne dis pas que c’est pas le cas du reste, je ne dis pas qu’ils sont ratés mais il faut bien avouer que les orcs et les elfes noirs du jeu sont extrêmement banals… du moins dans leur character design, étant bien plus intéressants quand on s’intéresse au gameplay du jeu.

Mais pour rester du côté artistique et/ou technique, c’est en mouvement que les personnages sont les plus réussis : les animations sont en effet très bien faites, et c’est tant mieux car les personnages sont toujours en mouvement, même en restant sur place ils passent leur temps à danser ou à bouger un peu. Je passerai rapidement sur toute la partie bande-son du jeu : la seule musique du jeu ne peut être entendue que dans les menus, remplacée par divers bruits d’ambiance plutôt sympathiques lorsque vous êtes en jeu. Autant dire que c’est dommage, vu qu’on aura pas souvent l’occasion d’entendre cette musique (enfin, sauf si vous passez votre vie dans les menus, mais je doute que ce soit le plus intéressant) alors que c’est l’unique musique du jeu.

Si on en croit ce que je viens de dire, on peut définir Hero Academy comme un jeu inégal : un concept de base génial, un gameplay maîtrisé, des graphismes et animations réussis qui sont handicapés par un univers plutôt générique et banal, ainsi qu’une bande-son tout simplement absente. Mais la plus grande force du jeu, c’est qu’il est extrêmement addictif. Même si vous pouvez jouer votre tour n’importe quand, autant de temps que vous voulez après votre adversaire, vous aurez toujours envie de jouer votre tour le plus tôt possible tout en espérant que votre adversaire en fera de même. La possibilité de lancer des dizaines et des dizaines de parties à la fois permet elle aussi de vous rendre accro à ce jeu, tout comme sa grande capacité chronophage : jouer un tour, annuler les actions, recommencer, essayer des tas de stratégies, réfléchir à laquelle est la meilleure, passer des dizaines de minutes pour jouer à tour où vous n’avez que cinq actions à faire.

De plus, le jeu est accessible à tous sans être trop facile, ce qui fait qu’on y accroche facilement et qu’on ne passe pas son temps à perdre contre des joueurs plus expérimentés, ce qui empêche toute frustration. Les notifications, vous rappelant immédiatement dans le jeu dès que c’est à votre tour de jouer, participent elles aussi à cette addiction, tout en tuant votre éventuelle productivité. Croyez-moi, je peux en témoigner, vu le nombre de tours que j’ai joué suite à des notifications alors que j’étais en train de rédiger ce test… ah tiens, je viens d’en recevoir une donc je vais vous laisser comme ça, en vous conseillant tout simplement d’acheter ce jeu tout simplement excellent, malgré ses défauts qui n’en sont pas vraiment des petits.

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