Port Royale 3

Pirates sans pitié et commerçants aux dents longues sont attendus dans ce troisième Port Royale, une série qu’on ne croyait plus revoir sur nos PC. Mieux encore, il sort sur console ! Mais l’esprit de la série est-il toujours au rendez-vous ?
Histoire de pirates
Après deux opus sortis respectivement en 2002 et 2004, les concepteurs de Port Royale (Ascaron Entertainment) ont méchamment touché le fond financièrement parlant. Résultat : leurs franchises se sont dispersées entre éditeurs et Gaming Minds Studios s’est formé pour venir nous proposer un troisième opus de cette série. Ce n’est pas la meilleure idée qu’ils aient eue.
Port Royale 3 est plein de bonnes idées et la première d’entre elles apparaît dès le menu principal : vous avez le choix de jouer en solo avec deux carrières différentes que sont celles du Pirate et du Commerçant. Mais pour comprendre quelles sont les différences entre ces deux choix, il faut bien comprendre comment se joue le jeu de Gaming Minds.
Sur une carte maritime assez petite, proposant de découvrir une soixantaine de villes différentes reparties dans plus factions (Espagne, Angleterre, France, etc.) le joueur contrôle sa flotte à travers les mers les plus calmes du monde Pirate. Très orienté gestion et donc forcément tranquille, Port Royale 3 ne fait pas dans la démesure et les exposions à tout bout de champ : le temps passe, personne ne vous attaque et vous n’avez qu’à suivre le tutoriel pour comprendre comme tout se joue. Enfin, si vous avec le courage de le suivre… Car entre la grosse page d’écrits qui s’affiche à l’écran, le narrateur et la vidéo explicative, on a paradoxalement trop d’infos vastes pour pas assez de précision. Heureusement, on a un cerveau, quelques neurones et on s’en sort un tant soit peu malgré ce manque de clarté.
Vous pouvez faire naviguer le navire représentant toute votre flotte au stick analogique/avec les flèches en « direct » ou d’un clic de souris ou de gachette pour les puristes. Vous passez de ville en ville, faites des échanges de ressources pour vous faire de l’argent et tentez donc de trouver les bons coins et les raretés des uns qui font le bonheur de votre soute pleine d’or. Dans chaque ville, vous avez la possibilité d’accepter des missions en temps limité, de recruter des hommes, de faire le plein d’armes, tout cela pour partir à la conquête des mers. Sinon, plus amusant : vous pouvez, au bout d’un certain temps de jeu, gagner en popularité et augmenter la qualité de vie des citoyens d’une ville en y créant de nouveaux bâtiments qui vous seront aussi très salvateurs.
À l’abordage ! Quoi que…
En mode « Commerçant », vous n’avez que cela à vous mettre sous la dent. De l’échange, des missions d’allers et retours et de l’exploration très rapidement faite (les villes apparaissant sur la carte dès que vous longez la côte ou elles se situent, la soixantaine de lieux sera rapidement affichée à l’écran). C’est pourquoi on se demande méchamment pourquoi quelqu’un refuserait de compliquer la partie et de jouer en mod » Pirate » ? Tout simplement parce qu’on s’y ennuie encore davantage.
Les menus permettant de gérer sa flotte sont d’un compliqués qui d’entrée, ne nous donne plus envie de nous battre. Mais surtout, les bugs sont légion : le jeu ne comprend pas que nous ayons défini un bateau de guerre, nous explique qu’on « ne peut pas se battre, car il n’y a aucun navire de combat dans notre flotte » et oublie ce petit message quelques secondes plus tard sans aucune explication. Aussi, l’argent va et vient, mais à tendance à réellement s’épuiser trop vite : la faute à une économie de base très bancale et a des « bons filons » bien difficiles à trouver.
Difficile, mais aussi buggé, Port Royale 3 est aussi un assez mauvais jeu d’affrontements de bateaux pirates. Si vous avez décidé de vous procurer ce jeu pour cela, vous risquez d’être méchamment déçus : les tirs sont automatiques, les déplacements franchement lourds et au final, on enchaîne les batailles automatiques qui trichent allègrement. Vive la carrière de commerçant !
Reste les histoires, narrées sans convictions mais bien écrites, qui peuvent sauver le jeu du naufrage. Port Royale 3 est difficile, non pas parce qu’il propose un réel défi, mais parce qu’il n’est pas terminé et très bancal. Certes joli de loin avec de belles couleurs et des musiques qui donnent envie de nous plonger dans l’univers, le jeu de Gaming Minds Studios manque tout simplement de finition et d’intérêt. Autant vous dire qu’on est méchamment déçus…

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