1954 : Alcatraz

Daedalic, le roi du point’n click d’aujourd’hui, s’est mis en tête d’aider les développeurs d’Irresponsible Games à terminer leur aventure. L’histoire d’un détenu et de sa femme, dans les années 50, qui tentent de vivre leur idylle malgré leurs problèmes. C’est beau, mais est-ce amusant ?

Une belle histoire d’amour

1954 : Alcatraz nous fait découvrir la vie de Joe, un détenu qui n’a pas franchement eu de chance. Ayant écopé de 40 ans de prison ferme sur Alcatraz suite à un casse qui a très mal tourné, il tente malgré tout de garder le moral et veut à tout prix s’échapper. De son côté, Christine tente de l’aider mais est suivie par des mafieux voulant récupérer l’argent que Joe a caché avant de se faire enfermer. Vous passerez alors de l’un à l’autre des personnages quand bon vous semble, dans le but de faire enfuir Joe avec l’argent et de refaire sa vie au Mexique.
L’écriture des personnages est réussie. Le couple d’amoureux peine à se voir, la tristesse, l’émotion, l’attente de se retrouver, sont bien retranscrit et donnent tout le souffle à cette aventure pourtant souvent en pleine crise d’asthme. La faute à une narration un peu ratée ou tout s’enchaîne très vite, ou beaucoup d’incohérences viennent faciliter l’aventure (le cycle jour/nuit et très discutable). Mais surtout, les énigmes sont assez simples et tout se joue très, trop facilement. Du coup, forcément, c’est un peu ennuyant.
Ennuyant aussi parce qu’il y a du chargement à la pelle, que certaines animations prennent étonnamment du temps à démarrer et qu’on se demande bien pourquoi. Pourtant, on persiste, ravis de savoir qu’il y a peut-être un moyen de réussir à rendre heureux nos tourtereaux. Même si malheureusement, visuellement, on oscille entre le très beau et le très moche.

La traduction Franglaise

Dommage que la traduction française soit aussi risible. Tout est à jeter dans cette adaptation qui peine vraiment à garder son sérieux, avec des objets de l’inventaire nommés « interactivité », avec des « mon appart' » et autres familiarités. Vraiment, cette traduction mériterait sincèrement qu’on revienne dessus très rapidement. Si vous en avez la possibilité et les capacités, jouez-y réellement en sous-titré Anglais. Surtout que niveau voix, par contre, c’est très sympathique.
Autre problème : nous sommes dans un 1950 assez gentil, finalement. Les femmes sont considérées à l’égal des hommes, les détenus noirs n’ont aucun problème avec les détenus blancs… Alors certes, pour le récit cela aurait été impossible de rendre le jeu tout public, mais tout de même ! A vouloir rendre l’aventure aussi joyeuse, on en perd beaucoup en dramatique de situation et finalement, le Happy Ending se voit à quelques kilomètres à la ronde. Ajoutez à cela une simple pression sur la touche Espace pour voir tous les indices possibles, pour ruiner la tension dramatique et potentiellement complexe du jeu.
Reste que 1954 : Alcatraz est une production Daedalic qui, comme tout ce qu’ils « produisent » mais ne réalisent pas, est largement en deçà des Deponia, Night of the Rabbit et autres ténors du genre allemand. C’est original d’un point de vue de l’univers et encore une fois, l’histoire d’amour est merveilleuse, mais on attendait vraiment davantage d’un jeu avec tant de potentiel. On pourra toutefois s’en contenter sans mal si on a faim d’aventure à l’ambiance originale, puisque les musiques font leur travail et que l’aventure nous garanti tout de même cinq/six heures de dépaysement qu’il est toujours bon à prendre. Mais on aurait tellement aimé en avoir davantage !

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