The Moon Sliver

S’il est vrai que le jeu vidéo ne pourra jamais remplacer cette superbe carte graphique aux possibilités infinies qu’est l’imagination humaine, il reste parmi les différentes possibilités alternatives un des moyen les plus enthousiasmants pour permettre l’évasion dans d’autres univers que le nôtre.

Un medium pas comme les autres…

Non pas que les films, les livres, la musique, les opéras et tant d’autres ne puissent pas faire vibrer en nous cette corde sensible du voyageur vers l’impossible mais le jeu vidéo ajoute à ses autres mondes la sensation grisante de pouvoir s’y promener à loisir et d’établir une liberté conditionnelle des plus appréciables. Certaines productions comme Proteus se sont même pliés au défi de refuser au joueur toute narration, tout défi autre que celui de la balade. (Certes il y a des trucs à repérer mais avouez que ça allait pas bien loin quand même).

The Moon Sliver, au contraire, a décidé de raconter une histoire mais celle-ci se cache au milieu d’un petit monde aux dégradés marrons légèrement crades, à l’ambiance obscure et balayé par un vent violent qui donne inconsciemment froid. “N’entrez ici que lorsque la nuit sera tombé” indique une porte donnant apparemment à un chemin sous la montagne. Dans vos mains, une indispensable lampe de poche pour les nombreuses zones non éclairées, celle-ci se décharge et nécessite de recourir à l’un des nombreux points électriques disponibles. Mais très vite, on touche aux bordures de ce tout petit monde. Très vite, on s’aperçoit que les notes que l’on retrouve disséminées un peu partout décrivent une histoire entre 4 personnages qui vivent entre désespoirs et paranoia. Il y a comme un épais mystère à tout cela. Êtes vous vraiment seuls en fait et surtout que devez vous faire ? Chacun de vos pas fait avancer la nuit, votre lampe devient un rempart de plus en plus faible, où cela vous mène t’il ?

Une courte histoire qui en dit long !

Les bons jeux à histoire et à univers maîtrisés s’avèrent trop rares pour pouvoir ignorer The Moon Sliver. Certes le voyage s’avère être court, les développeurs n’ont même pas intégré de fonction de sauvegarde ne l’estimant pas nécessaires pour un jeu qui se finit en 1h, mais il se caractérise surtout par son côté intraitable. Ceux qui accrocheront à son univers, à sa narration décousue et à son rugueux gameplay trouveront là une excellente façon de dépenser les quelques euros requis et garderont en mémoire une légèrement flippante (mais pas trop), jolie et tragique histoire. Les autres pourront toujours se rabattre sur les quelques Let’s Play trouvables sur le net.

Cela éliminera la frustration de la recherche ou le malaise du ressenti et leur permettra de se concentrer sur la réelle force de ce jeu : son écriture simple et efficace. Un chouette moment quoi qu’il arrive.

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