Puzzle Agent 2

L’univers de Graham Annable est de retour grâce à Telltale Games qui, fort du succès critique et public du premier Puzzle Agent, nous propose une suite qui ne semble pas vouloir se reposer sur ses acquis. Parlons-en dès maintenant, sans trop de gentilesse…
Vous étiez en manque d’énigmes ?
Petit résumé sans gros spoilers du premier épisode : Nelson Tethers est un agent du FBI, section des puzzles. Il est envoyé dans le village de Scoggins pour aider au redémarrage d’une usine de gommes. Il y découvre un complot, des lutins et des énigmes, toujours plus d’énigmes. L’aventure se termine un peu brusquement avec une nette sensation de n’avoir résolu qu’un tiers du problème : c’est pourquoi Nelson, obsédé par ce qu’il a vu à Scoggins, va y retourner « en vacances » pour résoudre ce qui semble être la plus complexe énigme de sa vie.
Petite déception pour le joueur : on retourne à Scoggins. On aime cette ville, aucun doute là-dessus, tant elle est froide et mystérieuse. Mais on aurait tout de même aimé découvrir de nouveaux horizons. Néanmoins, au bout de quelques minutes de jeu, on se rend compte que Telltale a joliment prévu le coup : de nouveaux espaces pleins d’énigmes, il y en aura plusieurs à visiter. À commencer par la maison d’une obsédée de puzzles, persuadée de l’existence du BigFoot, qui ne laisse pas indifférent notre héros. Plusieurs petites surprises sont aussi au rendez-vous vers la fin du jeu, point de vue « décors ».
Je ne vous ferais pas l’affront de vous réexpliquer le gameplay façon « Professeur Layton », pour cela je vous renvoie vers le test du premier épisode. Néanmoins, sachez que plusieurs éléments graphiques ont été améliorés dans ce second opus. Les résultats sont plus joliment présentés et de petits détails viennent quelque peu différencier les séances de gameplay d’un jeu à l’autre. Ce n’est pas grand-chose, mais cela fonctionne toutefois assez bien et ces petites découvertes graphiques (des tampons sur les lettres des énigmes par exemple) nous rappellent très bien que nous ne sommes pas en train de jouer à un épisode « 1,5 ».
Nouveautés et scénario
Si on découvre quelques grands classiques du casse-tête (le passage d’animaux d’un bout à l’autre d’une rivière, une suite de nombres utilisant les valeurs décimales de PI) on se réjouit tout de même de ne pas avoir trop de resaucée des énigmes du précédent jeu. Seule l’avant-dernière semble volontairement référencer l’une des précédentes, sans que ce soit bien grave (mais par contre carrément compliqué). Mais il y a aussi quelques nouveautés.
Comme dans Puzzle Agent premier du nom, les énigmes originales se répètent souvent en jeu. J’en veux pour preuve celles où il nous est demandé de relier un point à un autre sur le dessin d’une porte sécurisée, dans le but de tirer un trait pouvant « couper » chacune des planches la renforçant. Cette énigme revient plusieurs fois et les développeurs ne s’en cachent pas, à en croire Nelson qui n’hésitera pas à soupirer lors de la seconde rencontre avec ce casse-tête. Plusieurs autres nouvelles énigmes se répètent, mais on est quand même bien loin d’y rencontrer l’ennui.
Puzzle Agent 2 est cependant remarquable sur un point : son histoire. Complètement fou, à l’ambiance lugubre et à l’humour glacial, le scénario du jeu de Telltale accroche irrémédiablement. On part sur la lune, dans les pensées de curieux phénomènes, on tente de comprendre quelques mathématiques d’un autre niveau et tout cela pour combattre des lutins présumés kidnappeurs des membres d’une secte peu orthodoxe. Ne croyez en rien de tout cela : la vérité est toute autre et est délicieusement dingue.
Les anglophobes pesteront toujours sur l’absence de sous-titres français, les autres n’auront pas grand-chose à reprocher à ce titre. Pendant cinq délicieuses heures, mal de crâne en option, on résout des énigmes dans le seul but d’avancer dans un scénario complètement original et accrocheur. De plus, bonne nouvelle : le prochain épisode devrait oublier Scoggins. Un peu d’originalité est à venir et cela se voit, tant cet épisode ne souffre d’aucun temps mort ni de longueurs. Comme si les développeurs voulaient bien faire passer le message du changement de lieu dans les prochains épisodes. À moins que ? Tout est possible dans l’univers de Graham Annable…

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