Spellforce 2 : Demons of the Past

Spellforce est une série de jeux de stratégie, combiné à du jeu de rôle et beaucoup de principes de hack’n slash, sorti en 2003. Une suite apparut en 2006 et fit son petit bonhomme de chemin auprès des amoureux du genre. Depuis, la série n’a pas évolué…

Recyclage sous forme d’extension

On ne sait pas ce qui est passé par la tête des développeurs concernant cette énième extension stand-alone (qui ne nécessite pas le jeu original) mais ils ont trouvé une nouvelle histoire à nous raconter. Même pas incroyable, même pas percutante, cette nouvelle d’heroic-fantasy n’a que d’intérêt en Campagne et permet au jeu de proposer vingt heures d’un ancien moteur, d’un ancien gameplay, pour un certain prix. On ne sait vraiment pas comment le prendre : simple volonté de prolonger l’univers ou est-ce de l’argent facile à se faire sur le dos des fans ?
Quoi qu’il en soit, c’est reparti : Spellforce 2 a pour principal intérêt d’être un STR se jouant aussi comme un hack’n slash. Comprenez que vous pourrez donc créer votre base, vos villageois, leur donner des ordres, les places à la tête de mines ou de récoltes pour obtenir des ressources et ainsi se construire la plus belle et grande des armées. En parallèle, vous avez des héros bien plus forts qui gagnent en niveau, voient leur inventaire s’améliorer lorsqu’on tue certains ennemis lachant des coffres et donc les compétences s’affichent dans une barre de raccourcis en bas de l’écran.
Les deux styles fonctionnent très bien, comme dans les précédents jeux. On a toujours l’impression que le jeu de rôle passe bien après la stratégie, mais c’est sans aucun doute la lenteur des combats qui veut cela. En soi, les affrontements sont assez bourrins (même le peu fin stratège que je suis a réussi à réaliser quelques escarmouches de qualité) et l’impression de jouer à un hack’n slash amélioré se fait sentir. Il y a donc bien une sorte d’équilibre entre la réflexion et la baston, mais qui fait penser à une quelconque symbiose. Les deux styles sont au rendez-vous et se prennent en main très différemment.

Que de problèmes…

Les problèmes de cette extension sont nombreux. Tout d’abord, pourquoi la sortir si tard sans modifier un tant soit peu le moteur ? Demons of the Past est vraiment moche, encore plus sur nos grands écrans d’aujourd’hui et nombreux sont ceux qui auront du mal à passer outre les bandes noires et les personnages cubiques. Reste que juger le jeu sur ses graphismes serait un peu stupide et parlons surtout de la campagne solo, scénarisée à outrance et rapidement ennuyante. Dirigiste, l’aventure vous demande même à un certain moment de participer à des épreuves avec trois de vos héros dans un labyrinthe jonché d’énigmes. On dirait un gigantesque tutoriel qui n’en finit pas, ennuyant à souhait, ponctué de quelques rares bons moments de construction de base et de stratégie en temps réel.
Un bouton d’accélération de la vie à l’écran n’aurait pas été du luxe, tant les combats sont plan-plan. Surtout, la difficulté est très mal maîtrisée et il arrive parfois qu’on mette à mal un adversaire bien plus fort, sous prétexte qu’en évitant soigneusement la ligne directrice du scénario on réussisse à acquérir un maximum de ressource et à créer un titan, une énorme créature, souvent un dragon, pour nous accompagner. Et je ne vous parle même pas des nombreux bugs qui jonchent le scénario, avec des scripts qui ne se valident pas, des ennemis qui ne meurent pas, d’autres qui réapparaissent à l’infini et qui n’ont que pour seule solution de mourir et recommencer au dernier point de sauvegarde.

Un titre qui veut tout dire

Les démons du passé ont bel et bien attaqués les développeurs de la série Spellforce est ils ne semblent pas parvenir à se détacher de leurs acquis pour tenter de nouvelles choses. Résultat, c’est l’épisode de trop. Le concept est génial, se laisse jouer admirablement bien, mais est vieillot et mériterait vraiment d’être peaufiné et amélioré. Pire encore : il y a un gros problème de finition avec des bugs en pagaille et une campagne vraiment pas palpitant scénaristiquement parlant.
Reste que si vous ne connaissez pas Spellforce, le jeu peut toujours vous attirer quelques heures. Parce qu’il est intelligent, que le concept est original et qu’il propose plusieurs modes de jeu très différents que ce soit avec le mode Campagne, mais aussi en Escarmouches et en ligne avec du multijoueur sympathique. Mais là encore, Spellforce 2 (l’original) vous tend les bras en étant meilleur, plus complet et moins cher. Je vous laisse parvenir à la conclusion par vous-même…

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