My Brother Rabbit

Cela fait environ un mois que je vis pour la première fois ce My Brother Rabbit de Artifex Mundi à la Gamescom qui me fit une assez bonne impression. Maintenant que sa version finale est disponible, il m’appartient de voir si effectivement ce dernier aura su tenir ses promesses.



Cache-cache d’aventure

Si My Brother Rabbit ressemble de loin à point and click, il est plus proche en vérité d’un sous-genre du jeu d’aventure appelé Hidden Objects, ou objets cachés en français. Ces derniers reposent sur une série de tableaux n’impliquant pas le déplacement d’un personnage particulier, et dans lesquels il est nécessaire de retrouver cachés dans le décor une liste d’objets demandés pour la résolution d’un ou plusieurs puzzles plus ou moins gratinés. En général, ce sous-genre s’adresse à un public plus casuel dont la complexité des commandes et des énigmes d’un jeu d’aventure classique peut repousser. Ou alors à qui voudra simplement se détendre en faisant un peu travailler ses méninges dans un genre qui se joue en général avec un seul bouton de la souris, ni plus, ni moins. La prise en main est donc particulièrement aisée.

Le cas de My Brother Rabbit est cependant un peu plus particulier, puisque de par sa thématique il se distingue immédiatement en s’adressant (en théorie) à un public très jeune. Il se positionne donc comme la formule idéale pour initier nos petits monstres aux mondes narratifs et aux puzzles. De ce côté-là, il fait très bien les choses en étant particulièrement ludique. Par exemple, tous les éléments du décor n’auront pas forcément une utilité dans la progression de l’histoire, mais beaucoup réagiront tout de même à nos clics, comme par exemple ces coquilles vides d’escargots qui lâchent une note de musique comme s’ils étaient des instruments à vent. Il existe comme ça plein de petits détails visuels comme sonores qui rendent cette expérience très tactile, voire organique.



Salvador Rabbit

La difficulté est assez relative et il ne faudra guère plus d’une après-midi pour le terminer. Pour le contexte, il raconte l’histoire d’une petite fille soudainement tombée très malade. Son grand-frère va alors lui raconter comment une jolie petite fleur dans un monde étrange et merveilleux va être sauvée d’une corruption grandissante par son meilleur ami, un lapin qui est au passage le portrait craché de la peluche de la petite demoiselle. Bien évidemment, cette plongée dans le terrier du lapin reste un prétexte pour mettre en abîme la maladie de la jeune fille, et indirectement l’angoisse vécue par son grand-frère, représentée par celle du lapinou pour son amie la fleur.

Tout n’y est que symbolisme dans ce petit monde fantastique sans dialogues, ni textes puisque tout le narratif passera par le visuel, le rendant ainsi accessible à tous, même les petits ne sachant pas encore lire. Il est par ailleurs très soigné dans sa direction artistique qui emprunte sans vergogne au mouvement artistique du surréalisme avec une touche de Dali par ci, par là. Mon seul regret est que trouver certains de ces objets peut s’avérer fastidieux tant ils sont parfois sournoisement cachés, mais heureusement, on a rarement le besoin de se déplacer sur plus que quelques tableaux à la fois dans chacun des cinq « chapitres » que compte le jeu.


My Brother Rabbit sera idéal pour jouer avec les plus petits en leur faisant travailler leur logique et leur sens de l’observation dans un jeu soigné et très agréable à regarder. Les plus grands pourront rester sur leur faim ou peuvent au contraire parfaitement apprécier sa candeur de conte pour enfants emballé avec un joli ruban surréaliste. C’est le genre de titre qui se laisse facilement apprécier le temps d’une après-midi.

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