Gamescom 2016 – Coups de coeur de la redac’

La Gamescom, c’est terminé. On vous a noyé de previews tout au long du mois de septembre et c’est donc tout naturellement qu’on décide de faire le point sur les jeux qui ont fait battre plus intensément notre petit cœur, face aux autres. Voici quatre jeux, cinq ressentis, cinq titres à suivre avec intérêt en espérant qu’ils ne viendront pas nous briser tout l’amour qu’on a pour eux en étant de sombres daubes au final. On croise tous les doigts qu’il est possible de croiser !


The Little Acre

Je ne joue plus aux point & click. A vrai dire, le dernier que j’ai lancé doit être Deponia 3 ou quelque chose dans le genre. Parce que je n’ai pas forcement le temps ? Peut-être. Ou alors, le genre s’est transformé et me parle moins que dans ma jeunesse ? Beaucoup plus sérieux, glauque, triste, le point & click est revenu en force depuis quelques années mais manque toujours le coche, selon moi, pour proposer quelque chose d’aussi frais qu’un Chevalier de Baphomet pour ne cite que lui. Cela tombe bien, c’est l’idée principale de The Litte Acre qui m’a complètement fait fondre devant son style visuel dessiné à la main, ses musiques prometteuses, son humour gentillet qui fonctionne et ses grosses références à de vieilles années cinématographiques qui parlent au trentenaire aux cheveux blancs que je suis.

Ce fut la première interview que nous avons réalisée, Leenuyth et moi. Peu emballé, pas encore dans « l’ambiance Gamescom », débarquant sur un stand Unity très désorganisé, je n’étais vraiment pas en conditions pour tomber sous le charme… Et pourtant. Son histoire de deux frères séparés qui tentent de se retrouver, d’un coté dans le monde réel et de l’autre dans un univers beaucoup plus magique, me donne clairement envie d’en savoir davantage. L’histoire parait passionnante et les quelques énigmes que j’ai pu résoudre (dans une version française en textes de qualité) m’ont rappelé ces combinaisons d’objets pas trop loufoques, différentes de la folie d’un point & click Lucas Arts par exemple.

C’est en discutant avec le développeur que j’ai découvert la présence de Charles Cecil (papa des Broken Sword/Chevalier de Baphomet) dans l’équipe, en tant que consultant. Ce fut rapidement l’annonce de la semaine et beaucoup de sites ont alors présenté le jeu comme le « nouveau Charles Cecil ». Je pense que c’est manquer de respect à une équipe d’artistes qui risquent de nous en mettre plein la vue à la sortie de The Litte Acre. J’ai tellement hâte !


The Long Journey Home

Avec plus d’une vingtaine de jeux découvert en cette Gamescom, sans compter les nombreux présents à l’Indie Game Arena Booth, difficile de choisir celui qui a frappé le plus mon petit cœur (de glace, diraient certains). The Little Acre était très mignon, mais je ne suis pas fan de Point & Click. Orwell avait l’air prenant, mais ce n’est pas mon style de jeu non plus. Pillo avait un concept intéressant, mais je n’ai pas d’enfant autiste avec qui jouer. 2Dark avait une bonne ambiance, mais pas suffisamment pour me convaincre totalement. En prenant en compte uniquement le plaisir de jeu, celui que j’attends le plus impatiemment serait certainement le passionnant The Long Journey Home.

Je ne saurai dire si c’est suite à mon sevrage d’Out There (je n’ai même pas touché à No Man’s Sky), mais j’ai hâte de retourner explorer l’espace et aller rencontrer des nouvelles races, tout en galérant à garder mes équipiers et mon vaisseau en bon état. En plus de cela, The Long Journey Home propose des choix qui affectent non seulement l’équipage, mais également l’univers entier. De par ses inspirations, son humour, sa difficulté et son ambiance, The Long Journey Home a tout pour me plaire.

Alors que je ne connaissais pas vraiment The Long Journey Home avant d’avoir interviewé l’un de ses créateurs, cette rencontre de quelques minutes a largement suffi à me convaincre. A la sortie de l’interview, j’avais réellement envie de mettre mes pattes dessus et plus d’un mois après cette Gamescom, cette envie se fait toujours ressentir, bien plus que pour les autres jeux que j’ai découvert à Cologne.


Shadow Tactics: Blades of the Shogun

Je n’aime pas désigner un coup de coeur. Ce n’est pas et ça n’a jamais été dans ma nature. Honnêtement, quand on me demande dans un formulaire quels sont mes intérêts entre cinéma, littérature, cuisine ou je ne sais quoi, j’ai envie de tout cocher, car je suis d’un naturel curieux et je me dis toujours, « on ne sait jamais, je pourrai être étonné par une découverte impromptue ».

Mais bon, il paraît qu’il faut que je me rompe à cet exercice obligatoire qui consiste à dire que tel ou tel jeu aperçu et si possible testé à la Gamescom a été mon préféré. Ou comment sous-entendre aux autres titres mais « désolé, vous n’avez pas été assez bon ». C’est mon côté pédagogique. Je n’hésiterai pas à dire qu’un jeu est une grosse bouse une fois qu’il sera sorti si c’est le cas.

Mais avant, j’ai envie de croire en tous qu’ils donneront le meilleur d’eux-mêmes. Alors comment choisir ? En partant d’une méthodologie me dis-je. J’élimine d’office tous les jeux que je n’ai pas pu personnellement tester. Les présentations vidéos sont à exclure, même si dans le tas, certains m’ont donné envie comme jamais.

Je mets aussi de côté les concepts et les jeux qui ne vont pas sortir de suite. Mais là encore, ça reste difficile, car j’ai eu plusieurs coups de cœur. Je suis genre un grand fan du jeu d’aventure, donc naturellement, mon choix devrait se tourner entre les très prometteurs The Bunker, Blackwood Crossing, Silence et Candle.

shadowtactics2Pourtant, je passe. Car s’ils sont capables d’aiguiser mes sens d’aventurier en herbe, ils ne s’apprécieront réellement que dans le cosy de mon Home Sweet Home. Du coup, pourquoi pas Mother Russia Bleeds ? Il est vrai que ce jeu bruyant, gore et violent me correspond aussi totalement avec son côté totalement déjanté et assumé. Pourtant, mon cœur doit se faire une raison à mesure que cette dernière avance dans son cheminement de pensée.

Me voilà enfin de compte partagé entre deux. Cette vérité m’arrive alors que je réfléchis en même temps que j’écris ce texte. Tyranny ou Shadow Tactics. Le premier, je l’ai véritablement essayé et de plus, derrière lui se trouve un studio dont j’admire les créations depuis longtemps pour des raisons trop évidentes pour que je les énumère.

Mais Shadow Tactics est quant à lui un véritable hommage à Commandos et Desperados, deux classiques que j’ai adoré quelques années auparavant. Il s’annonce séduisant avec ses magnifiques décors en vue du dessus tandis qu’il me permettra d’y incarner un samouraï autant qu’un ninja. Et puis il y a un Tanuki dedans. J’avoue ma faiblesse devant sa tactique en temps réelle et ses missions d’assassinat dans l’ombre des bambous, son Japon médiéval et tout le package m’ont véritablement séduit.

Ce fut une Gamescom d’un assez bon cru. Outre le fait que cette année fut pour moi plus reposante car j’ai pu avoir quelques temps de pauses salvatrices, j’y aussi pris plus de plaisir en ayant eu de belles rencontres, de discussions enrichissantes et la découverte de nombreux jeux qui ont su me redonner l’envie. Shadow Tactics n’est que l’un d’entre eux dans tout cela, mais comme il faut choisir, il remporte à mes yeux la palme, dont il partagera les feuilles avec mes autres coup de cœur, car ce dernier est assez grand pour tous les accueillir.


The Shattering

Ces dernières années j’ai vécu mes meilleures expériences de joueur presque exclusivement devant des jeux dont l’histoire était le point central, que ce soit Life Is Strange, The Beginner’s Guide ou Gone Home, tous n’ont qu’un gameplay limité, et pourtant ils se retrouveraient facilement parmi ceux qui m’ont le plus marqué dans ma vie, et The Shattering pourrait bien les rejoindre.

ENFIN ! Bon, il en existe déjà d’autres bien sûr, mais ça fait vraiment du bien de voir un jeu d’horreur miser sur une ambiance oppressante plutôt que des jumpscares faciles pour être sûr que son jeu sera testé par un gros youtubeur, ou de compter sur un design épuré et travaillé au lieu d’un décor pauvre mais sombre pour qu’on y voit rien. The Shattering décide de jeter tout ce qui commençait à être lourd dans les autres jeux du genre, pour montrer qu’on peut faire des choses beaucoup plus intéressantes, et ça fait vraiment du bien. Pas d’armes, pas de monstre à éviter, pas d’animatroniques et de faux lore qui sortiront toutes les 3 semaines, seulement une histoire à découvrir, des choix à faire et un jeu qui parle de sujets importants comme l’alcool et la dépression.

The Shattering est donc un Walking Game, un thriller avec quelques éléments d’horreur, dans lequel il va falloir avancer dans l’histoire pour découvrir ce qui est arrivé à notre personnage. On se retrouve dans un rêve avec une voix off qui guide et nous aide pour retrouver les différents indices afin de découvrir (ou non) ce qu’il s’est vraiment passé. Les choix devant lesquels on sera placé seront importants car ils pourront non seulement changer les pièces dans lesquelles on se trouve, mais également nous amener vers l’une des deux fins possibles du jeu.

Avec une direction artistique aussi belle et permissive, il sera intéressant de rejouer certaines séquences pour voir à quel point certains choix peuvent modifier l’environnement du jeu, surtout que celui ci ne devrait durer qu’entre 3 et 5 heures, ce ne sera donc pas si long de voir tout ce qu’il a à offrir. En espérant que l’ambiance et l’effet de surprise de certains passages fonctionnent encore en les voyant à nouveau.

The Shattering était très clairement mon coup de cœur du salon, il n’était peut être pas le meilleur jeu que j’y ai vu, mais il sera sûrement celui sur lequel je passerai le meilleur moment une fois sortit, mais il va encore falloir attendre longtemps, le premier trimestre 2018 pour être précis. Ca fait mal.


Cerulean Moon

La zone retrogaming de la Gamescom se renouvelle malheureusement très peu. On y retrouve d’années en années les mêmes stands, proposant une sélection de machines et de jeux que je commence à connaître par cœur. Quelques homebrews viennent bien redynamiser le tout, mais rien de transcendant non plus. A tel point que cette année c’est le stand de l’Indie Arena Booth qui m’aura donné ma dose de nostalgie vidéoludique.

Parmi les 80 jeux proposés on pouvait trouver pas mal de petits clins d’oeil au retrogaming. Tricky Tower qui fait référence à Tetris, Black the fall s’inspirant clairement de l’Odyssée d’Abe (lui même héritier du premier Prince of Persia), ou encore Pawarumi, un shoot old school, qui rappel diablement Ikaruga et/ou Radiant Silvergun. Bref mon petit cœur de retrogamer était déjà plein de joie. Quand tout à coup, apparaît devant moi Cerulean Moon ! L’écran vertical m’intrigue, puis en m’approchant je découvre le potar faisant office de contrôleur. Dès la première partie, le potentiomètre fait son effet, le personnage se déplace au doigt et à l’oeil et on se retrouve très rapidement à jouer avec l’inertie de la petite roulette.

Cette sensation je l’ai déjà ressenti sur une borne d’arcade (qu’on croise assez rarement d’ailleurs), celle de Tempest. Elle aussi proposait un jeu aux mécaniques simples mais difficile à totalement maîtriser. On y trouvait un score lui aussi facile à comprendre mais bien moins évident à appliquer. J’y ai joué pas mal de parties pendant la soirée indé du Vendredi soir, jusqu’à réussir à « one créditer » le jeu comme disent les fans d’arcade. Le développeur m’a aussi appris la présence d’une pièce secrète que je me suis empressé d’aller rechercher, et je peux dire que je n’ai pas été déçu de la découverte.

En fait, le seul problème de Cerulean Moon c’est aussi son point fort : le potar. Peu de joueurs en sont équipés à la maison et peu investiront dans un périphérique pour un unique jeu. Une version tactile verra effectivement le jour, mais sans la fameuse petite roulette le plaisir ne sera pas total. Reste à espérer que le créateur pousse le concept jusqu’au bout en créant une borne dédiée. Car avec ou sans meuble Cerulean Moon est avant tout un jeu d’arcade. Et aucune émulation ne saura retranscrire les sensations produites par la molette.

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